Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

DOLIE, René, Christian, Michel, Joseph

Né le 4 août 1887 à Libourne (Gironde) — mort en 1917 ou 1918 ? — Ouvrier électricien — Bordeaux (Gironde) — Paris 20
Article mis en ligne le 8 mars 2007
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.

Dès 1907 et avant de monter à Paris, Dolié, qui demeurait 23 rue Barennes à Bordeaux, était en contact avec notamment L’anarchie.

René Dolié habitait, 262 bis, rue des Pyrénées, à Paris, XXe arr. Collaborateur de L’Anarchie de Libertad au début du XXe siècle, il y écrivit fin juin 1907 un article où il se montrait guère enthousiaste de l’action des illégaux et faux monnayeurs, considérant leurs actes « comme un pis aller, une façon d’opérer, un truc. Pour se tirer d’affaire et s’assurer le pain quotidien, les uns sont ouvriers, d’autres bistrots, quelques uns francs maçons et d’autres faux monnayeurs. Ils sont cependant anarchistes. Chacun adopte la binaise qui s’accommode le mieux à son tempérament et voilà tout », mais ce ne faisait pas avancer la propagande.

Il fut le gérant de l’organe anarchiste révolutionnaire Les Révoltés (Paris, 2 numéros, 25 septembre et novembre 1909) dont le rédacteur principal était G. Durupt et auquel ont entre autres collaboré Jean Goldsky, Christian Dernoile, Charles Malato, Eugène Peronnet et le docteur Marc Pierrot. Dans le numéro 2, on pouvait lire : « Les Révoltés ne pourront pas paraître toutes les semaines comme nous l’avions annoncé. Nous confessons sans fausse honte notre échec. En disant la vérité sur notre situation, nous réussirons peut être à mieux faire comprendre notre opinion ». Selon J. Maitron il y aurait eu deux éditions différentes du numéro 1.

En mai 1910, avec notamment Combes, Matha, Cachet, Silvaire, Grandjouan et Dolié, il avait participé à la fondation de la Fédération libertaire de l’Est parisien. Au printemps 1910 il était également membre du Comité révolutionnaire antiparlementaire.

D’après un rapport de police du 23 septembre 1910, R. Dolié était administrateur délégué de l’imprimerie communiste « L’Espérance », ouverte, 1 et 3, rue de Steinkerque, XVIIIe arr., le 25 juin 1909 pour publier des brochures de propagande à distribuer au prix de revient par les groupes, la main-d’œuvre étant fournie par ceux-ci. Il fut ensuite remplacé à ce poste par Jacques Long.

Le 18 novembre 1909, lors de la causerie “Persuasion et violence”, il avait préconisé la formation de petits groupes d’individus « se connaissant bien moralement avant de faire un travail sérieux »

Membre de la rédaction du Libertaire, il en fut écarté en novembre après avoir éditer avec Durupt et Combes, lors de la grève des cheminots en octobre et sans que les autres membres de la rédaction en aient été informés, un numéro spécial où l’article Gare à la bombe provoqua une perquisition dans les locaux du journal et l’arrestation de trois compagnons.

Dolié faisaitt alors partie du Groupe anarchiste de Montmartre, avec Combes et Durupt. En octobre-novembre 1910, il participa au lancement de la Fédération révolutionnaire communiste (FRC). À la même époque, avec Durupt et Combes, il chercha, sans succès, à lancer un nouvel organe anarchiste communiste.
Ce même mois d’octobre, il avait témoigné en faveur de Lorulot lors du procès de la bagarre du 8 mai 1910 où les partisans de Paraf Javal (voir Maurice Duflou) avaient tenté de s’emparer de l’imprimerie des Causeries populaires et où dans l’échange de coups de feu avait été tué Sagnol du groupe de Paraf Javal.

Le 27 novembre 1910, lors d’une réunion de la FRC, il avait pris à partie Jean Dudragne qu’il avait accusé d’être un indicateur.

René Dolié milita ensuite au sein du groupe de Paris 18e de la Fédération révolutionnaire communiste (FRC). Il s’y rapprocha des positions de La Guerre sociale puisqu’en avril 1911, il fut membre du comité exécutif des Jeunes Gardes révolutionnaires. Les cinq autres membres de ce comité exécutif étaient Miguel Almereyda, Goldsky, René Petit (des Jeunesses révolutionnaires de la Seine) et Lucien Éverard (des Jeunesses socialistes de Paris 19e). En mai 1911, il quitta la FRC à la suite de Merle et Almereyda.

Le 8 juin 1911, au siège de La Guerre sociale, il participa à la séquestration de Dudragne, Bled et Métivier, accusés d’être des indicateurs. Sous le coup d’un mandat d’arrêt, il se réfugia chez Durupt à Villeneuve-Saint-Georges où il fut arrêté début août. Emprisonné à la Santé, il y mena une grève de la faim pour protester contre son maintien au régime de droit commun en attentant son passage en Cour d’assises en ooctobre.

Il suivit ensuite l’évolution du néohervéisme et, dans La Guerre sociale du 10 décembre 1912, il cosigna la déclaration « Pourquoi nous entrons au Parti socialiste » (voir Émile Tissier).

En novembre 1913, René Dolié suivit Eugène Merle et Miguel Almereyda au Bonnet rouge, dont il assura le secrétariat de rédaction — de façon assez médiocre selon le témoignage de Merle.

Exempté de service militaire, inscrit au Carnet B, Dolié fut maintenu dans cette position, le 19 novembre 1914. En février 1916, il était noté pour son attitude pacifiste ou révolutionnaire depuis la mobilisation. Au moment du procès du Bonnet rouge, en avril 1918, il était décédé. Sa veuve témoigna au procès.


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