Jean Demeure habitait Saint-Étienne (Loire) et fut employé chez un camionneur dès l’âge de quatorze ans. Il milita au groupe d’action révolutionnaire fondé à Saint-Étienne en 1907 et c’est dans l’arrière-boutique de son père, épicier, 42, rue de la Mulatière, qu’avaient lieu les réunions avec causeries éducatives. Le groupe n’eut pas, par lui-même et selon le Maitron, un grand rayonnement mais il détermina l’orientation du mouvement anarchiste vers le syndicalisme d’action directe, internationaliste et antimilitariste. Noel Demeure, qui ne fumait pas, ne buvait pas d’alcool et allait le plus souvent chaussé de sandales, était le correspondant des Temps nouveaux de Jean Grave et il était en relations avec Sébastien Faure. Il a collaboré à L’Anarchie (Paris) entre 1905 et 1914. En 1907, avec L. Bousquet et Javel, il avait fait partie de la rédaction du périodique La Crécelle (Saint-Étienne, 5 numéros du 28 avril au 26 mai 1907). Cette même année 1907, tout en gardant le contact avec Les Temps nouveaux, il avait défendu Libertad accusé par Grave d’être « un extravagant » et avec sa bande de « faire plus de mal que de bien à la propagande » (cf. L’anarchie, 3 octobre 1907).
En août 1913 Noël Demeure avait assisté avec G. Lenclos aux travaux du congrès anarchiste national et avait approuvé la séparation nette d’avec les individualistes. Il y avait présenté un rapport en faveur de la création de bibliothèques qui fut à l’origine de la formation à Paris d’une bibliothèque circulante (voir Brébant). Il développa ensuite cette idée sous le titre “Le bouquiniste anarchiste” dans Les Temps nouveaux du 10 janvier 1914.
Est-ce lui dont la mort est annoncée par Ce qu’il faut dire de S. Faure le 11 novembre 1916 ?